Portraits croisés d'arbitres n°2 : Elian & Mathilde DEMONCAY
PRÉSENTATION
1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots (prénom, âge, profession, club, niveau d’arbitrage, depuis combien de temps vous arbitrez) ?
* ED : Je m’appelle Elian DEMONCAY, j’ai 22 ans et je suis actuellement étudiant en Master gestion de patrimoine à l’ESTM Pigier de BESANCON. J’arbitre en R1 au sein de la ligue Bourgogne Franche-Comté pour l’Entente Sportive Fauverney Rouvres Bretenière.
J’ai débuté l’arbitrage en 2017 en tant que Jeune Arbitre de District pour le district de Côte-d’Or de Football.
* MD : Mathilde DEMONÇAY, j’ai 25 ans et je suis arbitre fédérale féminine 2, arbitre en R1 Herbelin chez les garçons. Ça fait maintenant 7 ans que je suis arbitre.
A côté de ça, dans la vie de tous les jours, je suis interne en médecine.
2. Comment est née votre passion pour l’arbitrage ? Ensemble ou séparément ?
* ED : Ma passion pour l’arbitrage est née lors d’un match amical auquel participait ma soeur. J’y étais simplement spectateur lorsque, en l’absence de dirigeants, l’entraîneur m’a demandé d’assurer la touche pour dépanner. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le plaisir d’arbitrer et que je me suis lancé dans cette très belle aventure.
* MD : Jusqu’alors joueuse, j’ai commencé l’arbitrage à 18 ans, lors de ma première année de médecine de manière fortuite. Ma volonté était à cette époque de partager une activité commune avec mon frère.
PARCOURS DANS L'ARBITRAGE
3. Qui a commencé l’arbitrage en premier ? Est-ce que l’un a influencé l’autre ?
* ED : J’ai été le premier à me lancer dans l’arbitrage. J’ai ensuite influencé ma sœur, qui voyait à quel point je m’épanouissais dans cette fonction et à qui je racontais régulièrement mes expériences vécues sur les différents terrains chaque week-end.
* MD : C’est Elian qui a ouvert le chemin.
4. Qu’est-ce qui vous a motivé(e) à devenir arbitre ?
* ED : Je suis devenu arbitre parce que j’ai découvert, par hasard, le plaisir de participer activement au déroulement d’un match. Dès mes premières expériences, j’ai réalisé que l’arbitrage me permettait de m’épanouir pleinement : être au cœur du jeu, prendre des décisions importantes, gérer des situations variées et différentes les unes des autres. Chaque match est une occasion d’apprendre, de progresser et de me dépasser.
C’est cette combinaison de passion, d’engagement et de développement personnel qui m’a donné l’envie de devenir arbitre.
* MD : Découvrir une nouvelle activité dans laquelle mon frère était épanoui. C’était une façon également de passer du temps avec lui et de découvrir une nouvelle facette du football.
5. Dans quel type de compétitions officiez-vous actuellement ?
* ED : J’officie actuellement en tant qu’arbitre central en R1 Herbelin, et parfois en tant qu’arbitre assistant en N3.
* MD : 4ème arbitre en Arkema Première Ligue et Arbitre centrale en Seconde Ligue. R1 Herbelin au centre et parfois arbitre assistante en N3.
LA DYNAMIQUE FRÈRE/SOEUR
6. Est-ce que vous arbitrez parfois ensemble ? Si oui, comment ça se passe ?
* ED : Nous avons déjà eu l’occasion d’arbitrer plusieurs fois ensemble, aussi bien lors de matchs amicaux que de rencontres officielles. À chaque fois, les matchs sont très agréables : nous formons une véritable équipe, avec une belle complicité sur le terrain. Cela permet également à nos parents de nous suivre et de passer un bon moment en famille.
Malgré cela, nous restons très exigeants l’un envers l’autre quant à nos décisions et à notre manière de gérer le jeu.
Cette complémentarité nous rend plus efficaces, plus cohérents et nous pousse à progresser et à nous perfectionner constamment.
* MD : C’est rare mais cela arrive. Qu’importe qui est l’arbitre principal, que ce soit l’un ou l’autre, c’est toujours des moments privilégiés et très agréables à vivre.
7. Est-ce que vous vous donnez des conseils mutuellement ? Avez-vous des rituels communs ?
* ED : De manière régulière, nous avons pour habitude d’échanger afin de partager nos impressions et de discuter des points à améliorer pour les matchs suivants. Nous cherchons ainsi à optimiser nos performances.
De plus, lorsque j’ai l’occasion de voir les matchs de ma soeur, nous effectuons un débriefing sous forme d’échange quelques heures après la rencontre. Cela me permet de lui donner des conseils et de lui demander des éclaircissements sur certains faits de jeu.
* MD : Il n’est pas rare que l’on aborde ensemble certaines situations vécues et nos manières de procéder. Ces échanges nous permettent de progresser mais surtout, avant tout, de garder ce lien qui est vraiment important pour nous.
8. En un mot, décris l’arbitre que ton frère / ta soeur est.
* ED : Elle est avant tout rigoureuse, accomplissant chaque tâche avec une passion sincère et une précision remarquable. Toujours en quête de perfectionnement, elle observe, analyse, corrige et avance avec une détermination admirable. Sa rigueur n’est pas une simple qualité, mais une véritable discipline de vie qui lui permet d’exceller dans tout ce qu’elle entreprend. Cette exigence envers elle-même, alliée à son engagement profond, fait d’elle une personne inspirante, capable de transformer chaque défi en une occasion de s’améliorer et de briller.
* MD : Exemplaire, courageux, bienveillant et j’en passe…
L’ARBITRAGE AU QUOTIDIEN
9. Qu’est-ce que l’arbitrage vous apporte humainement ?
* ED : Avant l’arbitrage, j’étais discret et introverti, évitant la parole en public et gardant mes émotions pour moi. L’arbitrage m’a transformé. J’ai gagné en assurance, appris à communiquer clairement et à affirmer mes décisions. J’ai développé une aisance à m’exprimer devant un groupe, à gérer mes émotions et à rester calme dans les situations pourtant être parfois tendues.
Sur le plan personnel, j’ai mieux appris à me connaître, renforcé ma confiance en moi et quitté ma zone de confort.
Professionnellement, j’ai acquis des compétences essentielles : leadership, sens des responsabilités, gestion de conflit, prise de décision rapide et équitable.
L’arbitrage m’a fait grandir humainement, m’apportant maturité et stabilité.
* MD : Des valeurs sportives mais avant tout humaines. Le goût des responsabilités, cette capacité à prendre des décisions et à les assumer pleinement, cette capacité à développer un avis critique vis-à-vis de nos actions et d’avoir cette faculté à se remettre en question. Finalement, on le dit souvent mais c’est un bon nombre de compétences que l’on développe pour nous mais également pour notre avenir professionnel. C’est une « belle école ».
10. Avez-vous déjà fait face à des situations difficiles sur un terrain ? Comment les avez-vous gérées ?
* ED : J’ai déjà vécu des situations difficiles sur le terrain. Certains matchs tendus m’ont amené à me remettre en question sur le déroulé du match.
Je prends alors le temps d’analyser quelques heures après le match ce qui s’est passé : ma réaction, mes choix et ce que j’aurais pu faire différemment pour un match plus fluide.
Cette remise en question me permet de progresser, d’anticiper les situations pouvant arriver à l’avenir. Je trouve cela essentiel pour me perfectionner d’avantage et être le plus juste possible lors des rencontres.
* MD : Dire que les situations complexes n’arrivent pas, ce serait mentir. Par contre, il est important de ne pas garder les choses pour soi, d’échanger à ce propos pour faire en sorte de favoriser cette prise de recul. Les moments difficiles, ça peut arriver, mais ce qui compte, c’est la manière dont on y fait face, n’est-ce pas ?
LES REGARDS EXTÉRIEURS
11. Comment votre entourage (amis, famille) perçoit-il votre engagement comme arbitres ?
* ED : Mon entourage trouve que c’est une belle aventure, malgré les contraintes qu’elle implique (déplacements seul, entraînements réguliers, etc.). Ils admirent ma détermination et la passion qui me pousse à poursuivre cette aventure arbitrale.
* MD : Mes collègues disent qu’il faut être passionnée pour accepter certaines contraintes chaque week-end, mes parents voient ça comme une belle aventure. Les points de vue divergent mais au final, ce qui compte, c’est de prendre du plaisir chaque week-end non ?
VISION ET AVENIR
12. Quels sont vos objectifs ou projets dans l’arbitrage ?
* ED : À l’avenir, je souhaite continuer à progresser tout en prenant du plaisir. Si l’occasion se présente, j’aimerais également découvrir le niveau fédéral et poursuivre ma passion pour une discipline qui m’anime au quotidien.
* MD : Si la porte de l’échelon supérieur venait à s’ouvrir, N3 chez les garçons ou bien Arkema Première Ligue, cela serait du bonus. Au-delà de cela, le plus important pour moi est de continuer à prendre du plaisir chaque week-end sur les terrains.
13. Avez-vous un match marquant ou une anecdote à partager ?
* ED : Le jour où j’ai remplacé un arbitre assistant blessé en national, une vague d’émotions et de questions m’a submergé alors que je descendais sur le terrain : « Suis-je à la hauteur de l’événement ? Suis-je prêt ? »
Au final, ce qui compte vraiment, c’est que nous travaillons chaque jour pour vivre des moments inoubliables sur le bord des terrains. Ce souvenir restera gravé dans ma mémoire à jamais.
* MD : Le jour où mon frère a remplacé un arbitre assistant blessé en National à Dijon. Quoi de mieux pour une soeur que de voir son frère s’épanouir ?
14. Que diriez-vous à un jeune qui hésite à se lancer dans l’arbitrage ?
* ED : L’arbitrage permet de se sentir impliqué dans le jeu, en prenant des décisions et en étant au cœur de l’action.
Je lui dirai que l’arbitrage permet de développer des compétences précieuses qui seront utiles tout au long de la vie, tant sur le plan personnel que professionnel.
* MD : Que quoi qu’il advienne et qu’importe le temps pendant lequel il/elle sera arbitre, qu’importe le niveau, il ressortira de manière certaine des choses positives. Nul doute qu’à travers cette activité, il/elle découvrira des valeurs/des compétences utiles pour son futur.
15. En un mot, qu’est-ce que représente l’arbitrage pour vous ?
* ED & MD : Plaisir
L'UNAF VUE PAR MATHILDE ET ELIAN
16. Que représente l’unaf pour vous ?
* ED & MD : Pour nous, l’UNAF est là pour accompagner et soutenir les arbitres dans leurs démarches administratives, juridiques et autres, dès qu’ils en ont besoin.
Elle organise également des moments conviviaux pour permettre aux arbitres de se rencontrer et d’échanger.
17. Depuis quand êtes-vous membre de l’UNAF et qu’est-ce que cela vous apporte ?
* ED : Je suis adhérent depuis mes débuts dans l’arbitrage. L’adhésion est essentielle pour moi, car elle me garantit un soutien en cas de besoin ou de difficultés rencontrées sur le terrain.
* MD : Depuis le jour où j’ai signé ma première licence. Cela nous apporte un soutien et un accompagnement qui peuvent être précieux dans les moments de doute et de solitude qu’il peut arriver de ressentir parfois.
18. Que diriez-vous à un arbitre qui hésite à adhérer à l’UNAF ?
* ED : Adhérer à l’UNAF, c’est bénéficier d’un soutien immédiat en cas de besoin. Si tout va bien, on peut considérer l’adhésion comme superflue et coûteuse. Cependant, dès qu’un problème survient, on se retrouve rapidement isolé.
L’UNAF offre également un soutien juridique et défend les intérêts des arbitres en les assistant en commission de discipline, en commission d’appel, etc.
* MD : Qu’au delà de certains avantages financiers pour les équipements, parfois certaines problématiques et enjeux peuvent nous dépasser. Il est donc important d’adhérer à une association qui a une certaine connaissance des milieux juridiques et qui pourra, si besoin, vous défendre, vous accompagner et parfois même vous représenter.
POUR FINIR
19. Un mot pour remercier, une anecdote ou une citation favorite ?
* ED : Je suis profondément reconnaissant envers toutes les personnes que j’ai rencontrées et qui ont joué un rôle essentiel dans mon développement personnel et mon épanouissement dans la fonction arbitrale.
Je tiens également à exprimer ma sincère gratitude à ma famille et à mes amis pour leur soutien indéfectible et leur présence bienveillante, tant dans les moments difficiles que joyeux.
* MD : Quelques mots pour remercier les formateurs passionnés, dévoués, toujours présents. Le travail qu’ils réalisent, dans l’ombre, est précieux.
Un grand merci à Elian & Mathilde pour ce beau portrait croisé. Votre regard met parfaitement en lumière leur engagement, leur complicité et leur passion commune pour l’arbitrage. C’est un plaisir de voir leur parcours partagé avec autant de justesse et d’humanité. Merci pour cette mise en valeur inspirante !
Portrait d'arbitre n°1 : Yannick DESGRANGES
Informations personnelles & début1. Pouvez-vous vous présenter ?Je m’appelle Yannick Desgranges,...